Avril 25 2024

Le Collectif Tahiti-Haïti 2010





Le Collectif Tahiti – Haïti 2010 a été créé le 14 janvier 2010 dans un esprit de fraternité et de solidarité. Il s’agissait d’aider des victimes d’une grave catastrophe naturelle en Haïti, qui aurait aussi pu frapper notre pays.

Face à la détresse des sinistrés du séisme de Haïti, le Collectif Tahiti – Haïti 2010 a organisé diverses actions qui ont permis de collecter quasiment 5 millions de francs CFP destinés à l’aide aux sinistrés de Haïti.

Toutefois, une catastrophe naturelle a également frappé la Polynésie française lors du passage du cyclone Oli. Tous les membres du Collectif ont été extrêmement émus et sensibles à ce qu'ont subi nos concitoyens sinistrés.

Aussi, toujours dans sa philosophie de solidarité et de fraternité, le Collectif a pris la décision d’agir pour venir également en aide aux sinistrés du fenua.

Le concert de la solidarité, initialement prévu pour le 31 janvier 2010, a eu lieu le dimanche 21 février à 16 h 30, mais ses recettes ont été reversées aux sinistrés de la Polynésie française.

En assistant à ce concert, vous avez donc contribué à venir en aide aux sinistrés du fenua. Le meilleur des artistes locaux (Angelo, Maruao, Michel Poroi, Orohena Sons, Da Roadside Boyz, Toa’Ura, et bien d’autres) se sont mobilisés pour ce qui a sans doute été le concert de l’année !

Marcel Luccin, président du Collectif, est joignable au 73 97 87.

Quelques-uns des artistes participant au concert du 21 février, à l'issue de la conférence de presse du jeudi 11 février 2010...



D'autres artistes, lors d'une précédente conférence de presse, le 27 janvier 2010...



VOUS AVEZ AGI...

EN ACHETANT LE TEE-SHIRT DU COLLECTIF
Au prix de 1000 F.

EN EFFECTUANT UN VIREMENT
COLLECTIF TAHITI - HAITI 2010
Compte Caisse des dépôts, Trésorerie générale de Polynésie française
N° 40031 00001 0000375432C 28

OU EN ENVOYANT VOS DONS PAR VOIE POSTALE
Merci d'envoyer vos chèques
à l'ordre du
COLLECTIF TAHITI - HAÏTI 2010
à l'adresse suivante

COLLECTIF TAHITI - HAÏTI 2010
C/O HOTEL DE VILLE DE PAPEETE
BP 106 - 98713 PAPEETE

Nous n'avions pas prévu de récupérer de dons en nature, l'ONU sollicitant des dons en argent. Merci pour votre soutien et votre solidarité.



Le Collectif s'ouvre aux victimes polynésiennes d'Oli


De l’idéal à la réalité : Raisons d’exister.

Tout ce que l’on ne maîtrise pas procure de l’angoisse. C’est le cas, quand c’est la nature qui frappe tout azimut. Une dépression tropicale touche actuellement certains archipels de la Polynésie française. Si l’on ne déplore pas de victimes, de nombreuses familles éprouvent de nouvelles formes de précarité.

A quelques jours d’intervalle, c’est un terrible tremblement de terre en Haïti et une persistante dépression tropicale en Polynésie française. D’une population à l’autre, les citoyens les plus vulnérables sont de plein fouet touchés par une nature qui semble agir sans égard particulier.

Deux réflexions viennent à l’esprit. La première tend à démontrer que la nature agit par sauts tout en défiant l’homme. La deuxième vient de certains donateurs, pour Haïti, disant « et si c’était nous ».

Spontanément, depuis le précédent séisme un collectif est né en Polynésie française, au nom de la solidarité et de la fraternité entre gens de la terre. Aujourd’hui, nous sommes effectivement touchés par cette dépression dénommée « Oli »

Tout naturellement, le « Collectif » considère son action comme un outil d’insertion ou de réinsertion. Ce qui signifie qu’il va intensifier sa démarche solidaire pour que les polynésiens, délestés de leur environnement habituel, bénéficient des aides nécessaires.

Ces mêmes caprices climatiques ont, à deux reprises, empêché les manifestations du collectif, destinées à amplifier l’élan de solidarité en progression dans le pays, malgré l’atmosphère de crises sociales.

Pour toutes ces raisons, les membres du collectif s’appliqueront à renforcer ce climat de confiance, déjà établi entre les donateurs et les bénévoles qui se donnent sans compter. Par ailleurs, le collectif veille à garantir la plus grande transparence quant à la répartition des fonds récoltés.

Désormais, la cause des sinistrés de TAHITI et de HAITI fait partie intégrante de la démarche du collectif constitué depuis le 14 janvier dernier. Solidarité ici et là, concept qui devrait intégrer l’imaginaire de tous ceux qui font de la condition humaine une priorité.

Même si certains éléments naturels échappent au contrôle humain, il reste néanmoins à mesurer les effets à leur juste proportion.
Le Collectif Tahiti Haïti quant à lui, dit : Quand la Polynésie pleure nos cœurs saignent.

Marcel Luccin


LE COLLECTIF EN 7 POINTS


(1)
L'événement
Le 12 janvier un séisme sans précédent ravage TAHITI, principalement Port au Prince la capitale d’où se concentrait plus d’un million d’âmes. Dès la nouvelle parvenue en Polynésie un vaste élan de solidarité s’est manifesté.
Sous l’impulsion du député-Maire de Papeete, Michel Buillard, des personnalités symbolisant tous les secteurs d’activités en Polynésie, ont constitué le « COLLECTIF-TAHITI-HAITI-2010 ».

(2)
Les actions
Simultanément une conférence de presse est organisée. Des urnes sont placées dans des endroits stratégiques de Tahiti (espaces commerciaux, Mairies etc…). Tout comme d’autres organisations internationales, la Polynésie française répond présent. L’objectif est d’apporter sa contribution dans l’aide au peuple haïtien meurtri.

(3)
Quel type de secours TAHITI peut fournir ?
Les besoins sont à l’évidence démesurés. En l’absence de structures adaptées, le collectif se contente de récolter des fonds par le biais d’urnes fournies principalement par la municipalité de Papeete, épaulée par la suite par d'autres communes.

(4)
Gestion et transparence
Le décompte des sommes perçues est fait sous le contrôle de la municipalité de Papeete. La somme finale sera confiée à une organisation humanitaire ayant pignon sur rue, préalablement désignée par le ministère de la coopération ou de l’outre -mer. Le compte est à la caisse des dépôts. La trésorière est une inspectrice des finances. Le commissaire aux comptes est un expert comptable.

(5)
Personnes decedees ou disparues
A titre indicatif, le premier ministre haïtien (Max Belleville) affirmait que le chiffre de 100 000 morts pourrait être dépassé, c’est la cas. En marge des personnes secourues, beaucoup sont encore sous les décombres. L’ONU annonce 200 disparus faisant partie de son personnel au quartier général. Les blessés français sont acheminés vers les hôpitaux de Martinique et Guadeloupe. L’ampleur des dégâts indique que ce sursaut solidaire devrait se prolonger dans le temps. Un vent de solidarité circule dans l’espace polynésien. Le collectif Tahiti Haïti 2010, s’appliquera à capitaliser cette valeur nécessaire à la survie de l’espèce humaine.

(6)
Dans la continuité de cet élan de solidarité, il est question de joindre l’utile à l’agréable. Dans cet esprit la cohésion sociale est aussi de mise. La municipalité de Papeete convie le dimanche 24 janvier petits et grands à une journée détente, sur le front de mer, baptisée « SPECIAL HAITI ». Cette journée se terminera par un défoulement musculaire, (course à pieds sous l’égide de l’association « courir en Polynésie ».

(7)
Le point culminant sera le dimanche 31 janvier 2010. Les autorités locales mettent gracieusement la prestigieuse Place To’ata et son équipement à la disposition du collectif. Un grand concert convergeant vers un même but fusionnera les artistes le plus talentueux de la Polynésie. D’une seule voix, ils glorifieront la générosité polynésienne. Les organes de la presse écrite et télévisuelle ne manqueront pas de donner le plus large écho à cet évènement spécifique mais mémorable.

Marcel Luccin
Président du « Collectif-Tahiti-Haïti-2010 »
73 97 87. 


Savoir pour comprendre

HAITI AU FIL DES « MOTS » « MAUX »


En 1789, la partie française de l’île de Saint-Domingue (actuelle Haïti) était colonie française. C’est l’une des premières îles touchées par les effets de la révolution française, occupée à l’ouest par les colons français, à l’est par les colons espagnols.

A cette époque, les influences entre les puissances coloniales européennes étaient concurrentes et se faisaient sentir avec acuité. Les guerres opposant la France révolutionnaire aux autres Etats européens eurent des conséquences désastreuses et durables. C’est aussi une période de lutte intense et de solidarité forte des peuples caribéens pour leur liberté.

Dès le mois d’août 1789, les colons de la partie française de l’île de Saint-Domingue manifestent leurs craintes quant à la proclamation des « Droits de l’homme et du citoyen » remettant en cause le système esclavagiste. Les riches planteurs parviennent à constituer à Paris un groupe de pression dénommé « Club Massiac », qui réussira à faire prendre en compte leurs intérêts.

Jean-Jacques DESSALINES fut le premier chef de l’Etat d’Haïti. Il était un de plus ardents révoltés de 1791. Il devient très vite un des principaux lieutenants de Toussaint Louverture. Après l’arrestation de ce dernier, DESSALINES prend la direction des affaires et la poursuite de la lutte. Il est assassiné en 1806 à l’âge de 46 ans.

C’est en 1804, lors de la proclamation de l’indépendance que les noirs ex-esclaves dénomment l’ex-partie française : HAITI. Jusqu’à cette date, pour désigner l’actuelle HAITI, on disait Saint-Domingue.

La devise : Liberté, Egalité, Fraternité de la révolution française a été reprise par les esclaves de Saint-Domingue, victorieux en 1804 de l’armée impériale de Napoléon Bonaparte. Cela n’a pourtant pas fait de HAITI une fille légitime de la révolution française, ce qui fait dire à Aimé Césaire, que le sort des anciennes colonies ne peut se jouer que sur place.

En effet, jusque là, HAITI est régie par le code noir de Louis XIV. En se libérant, son indépendance est apparue comme une anomalie, même un danger pour les puissances coloniales, pour cause, elle n’a pas été reconnue ni par le Vatican ni par les signataires du traité de Paris en 1814.

Cette liberté acquise fut de courte durée. En 1826 la contre révolution triompha. S’instaure aussitôt le paiement de la « dette de l’indépendance », (90 millions de francs or versés à la France) plaçant ainsi HAITI, de manière irréversible sous les griffes des anciennes puissances coloniales.

En HAITI, tout le XIX ème siècle est jalonné d’insurrections successives. Pour certains, il fallait coûte que coûte reconstituer les grandes plantations avec les mêmes principes d’exploitation dans le sang et la souffrance.

Dans l’autre camp, on se battait surtout pour être un homme parmi les hommes, sans nuire aux droits d’autrui. Seulement, l’organisation sociale dans cette république a visiblement échoué puisque, jusqu’à ce jour, justice, police, armée, école, semblent être promptes à répondre aux attentes gouvernementales et aux intérêts particuliers.

Depuis la colonisation en passant par les DUVALIER avec leurs « tontons macoutes », jusqu’à ce jour, force est de constater que le peuple haïtien n’a cessé d’être mis à contribution par des épreuves de plus en plus coriaces. Même le choix de diviser l’île en deux ne semble pas avoir envisagé l’intégration de toute la population.

Ce dernier séisme, ouvre à nouveau, certaines pages d’histoire étouffée longtemps sous une chape de silence. Ces évènements semblent indiquer qu’il faut réinventer la fraternité et donner du sens à l’humanité. Mais comment reconstruire une nation avec une multitude d’individualités ou les classes sociales cultivent des intérêts divergents?

Marcel Luccin
Président du « Collectif Tahiti-Haiti-2010 »
Tel 73 97 87