Philippe Séguin, un homme de caractère
Suite à la disparition subite de Philippe Séguin, je souhaite adresser mes plus sincères condoléances à sa famille, et rendre hommage à cet homme d’Etat.
Les liens entre l’ancien président de l’Assemblée nationale et la Polynésie française sont en effet anciens et authentiques.
Ancien stagiaire de l’ENA au haut-commissariat, ancien Tavana hau des Iles-du –Vent, Commandeur de l’Ordre de Tahiti Nui, il était revenu participer à des meetings mobilisant une foule nombreuse, ou encore prononcer un dernier discours, voici tout juste un an, en tant que Président de la Cour des comptes.
Philippe Séguin aimait profondément et respectueusement la Polynésie française. Je suis convaincu qu’il était en toute sincérité admiratif du développement qu’avait connu le pays durant deux décennies.
S’il fut rarement un fervent défenseur des diverses lois statutaires, il soutint toujours le principe d’une solidarité nationale naturelle à l’égard de la Polynésie française, mesurant la contribution historique du fenua à l’indépendance de la France. Héritier du gaullisme social, il défendit également notre politique avant-gardiste en faveur de la protection sociale généralisée.
Philippe Séguin était un érudit, un homme de caractère, un tribun de convictions. Après bien des victoires et quelques déceptions, nous avions longuement échangé sur sa décision de se retirer de la vie politique. Derrière l’homme robuste et fort, il y avait aussi une certaine idée de la vie publique, qui lui fait honneur.
Michel Buillard